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Dates de la foire aux vins
La foire aux vins a lieu deux fois dans l’année, à l’automne et au printemps. Elle correspond aux périodes suivantes :
- Foire d’automne : entre fin août-début septembre et fin octobre
- Foire d’été : entre mi-mars et mi-mai
Pour les quatres plus grandes enseignes de la distribution (Leclerc, Carrefour, Intermarché et Système U), retrouvez les dates prévisionnelles des foires d'automne :
Leclerc
- du mardi 30 septembre au samedi 11 octobre 2025 (estimée)
- du mardi 29 septembre au samedi 10 octobre 2026 (estimée)
- du mardi 28 septembre au samedi 9 octobre 2027 (estimée)
Carrefour Hypermachés
- du mardi 30 septembre au samedi 11 octobre 2025 (estimée)
- du mardi 29 septembre au samedi 10 octobre 2026 (estimée)
- du mardi 28 septembre au samedi 9 octobre 2027 (estimée)
Intermarché Les Mousquetaires
- du jeudi 11 au mardi 30 septembre 2025 (estimée)
- du jeudi 10 au mardi 29 septembre 2026 (estimée)
- du jeudi 9 au mardi 28 septembre 2027 (estimée)
Système U
- du mardi 30 septembre au samedi 11 octobre 2025 (estimée)
- du mardi 29 septembre au samedi 10 octobre 2026 (estimée)
- du mardi 28 septembre au samedi 9 octobre 2027 (estimée)
La date des foires aux vins est variable. Elle n’est pas arrêtée légalement et dépend des enseignes qui organisent cette opération commerciale. Chacune détermine la date d’ouverture de sa foire et la durée de l’événement en fonction de ses stocks.
Origines
Dans son acception moderne, la foire aux vins est un événement commercial bi-annuel de vente de vins, notamment des grands crus et vins primeurs à des conditions privilégiées. Issue des pratiques de la grande distribution, cette opération s’est étendue aux cavistes, sites Internet et commerces de proximité.
Enseigne E. Leclerc
L’idée d’instaurer une opération commerciale spécifique sur les produits vinicoles est née au sein de E. Leclerc, groupement de commerçants indépendants de la grande distribution réunis sous une même enseigne. En 1973, deux adhérents bretons, Antoine Polard à Saint-Pol-de-Léon (Finistère) et Raymond Berthy à Vannes (Morbihan), expérimentent de manière simultanée une opération locale sur le vin.

Dans les années 1960, les Français consomment en grande majorité du « vin de table »1 , au coût modique, mais souvent de piètre qualité. Ils s’approvisionnent dans des épiceries et non dans les supermarchés. Le vin est alors délivré à la tireuse ou en bouteilles étoilées consignées d’une capacité d’un litre2.
Antoine Polard et Raymond Berthy élaborent chacun une stratégie pour faire croître le chiffre d’affaires de leur rayon vin en fonction des spécificités de leur clientèle. Le premier mise sur un élargissement de la gamme proposée, le second sur l’augmentation du volume de vente.
« J’étais très jeune en 1973, mais mon père me l’a souvent raconté. À Saint-Pol-de-Léon, où la clientèle était plutôt aisée, le magasin proposait surtout du bordeaux et des grands crus à l’unité. Alors que chez nous à Vannes, où la population avait un peu moins d’argent à l’époque, on jouait davantage sur les tarifs et les volumes avec des lots incluant de la gratuité. »3
Stéphane Berthy (fils de Raymond Berthy), responsable du groupe de travail vins domaines et châteaux E. Leclerc
Démocratiser l’accès aux grands crus
Dans son magasin finistérien, Antoine Polard fait évoluer les modalités de vente de ses références permanentes4. D’abord délivré depuis un camion stationné sur le parking du supermarché, le vin est ensuite vendu sous chapiteau et en palettes. Certains producteurs font le déplacement pour assurer des animations et rencontrer les consommateurs. Cette première édition se tient sur trois jours, du 4 au 6 novembre 1973.
Avec le soutien de François-Paul Bordais5, président de la centrale d’achat Scarmor, une nouvelle étape est franchie : proposer une sélection de vins de qualité pour élargir la gamme. La première année, les maisons de négoce Moueix et Ginestet sont les seules à accepter de participer à cette opération inédite qui bouleverse leurs pratiques de distribution.
L’offre en grands crus s’étoffe avec le temps. En 1976, le Château Mouton Rothschild confie une centaine de caisses à la centrale bretonne. Vendues à 50 francs pièce, les bouteilles trouvent leur public et s’écoulent rapidement. Antoine Polard poursuit sa stratégie et mise sur l’achat des vins en primeur.
Jouer sur les volumes grâce aux promotions
À Vannes, Raymond Berthy opte pour un autre levier. Afin de combler la baisse d’activités traditionnelle du mois d’octobre et de contrer la quinzaine commerciale organisée par ses concurrents du centre-ville, il fait le pari d’une vente de vins massive. Il crée une vente flash, sous chapiteau, au cours de laquelle un nombre restreint de références est proposé.
Raymond Berthy met en place un système de promotion par palier (pour 12 bouteilles achetées, deux sont offertes ; quatre pour 24 achetées, et ainsi de suite) combiné à des tarifs dégressifs. La formule séduit les consommateurs.
« Beaucoup de volume, très peu de marge et des affaires très intéressantes pour les consommateurs. »6 Stéphane Berthy (fils de Raymond Berthy), responsable du groupe de travail vins domaines et châteaux E. Leclerc
La terminologie « foire aux vins » n’est pas arrêtée lorsque Raymond Berthy lance son opération. C’est l’initiative d’un autre adhérent Leclerc, basé à Tours, lui-même à l’origine d’une foire à la choucroute sur le parking de son magasin qui inspirera le responsable morbihannais.
Lente montée en puissance
À la fin des années 1970, la foire aux vins en est encore à ses balbutiements. La résonance de ces initiatives locales reste limitée auprès des dirigeants de grandes surfaces. Un seul magasin E. Leclerc (celui de Redon, en Ille-et-Vilaine) reprend la formule développée à Vannes en 19787.
L’événement monte en puissance dans les années 1980 grâce à l’appui des centrales d’achat et le succès progressif de la grande distribution auprès du public. Des chapiteaux de vente de plus en plus vastes investissent des parkings eux aussi en croissance8. Les enseignes concurrentes suivent le mouvement.
Réussite marketing
L’organisation des premières foires aux vins répondait à plusieurs enjeux commerciaux. Les pionniers bretons souhaitaient à la fois :
- accroître leur chiffre d’affaires pendant une phase creuse (située entre le pic des vacances estivales et de la rentrée scolaire, et celui des fêtes de fin d’année) ;
- animer et dynamiser leur espace de vente localisé en périphérie des villes ;
- concurrencer des événements commerciaux concomitants ;
- assurer en différé le paiement des fournisseurs pour les produits achetés en été9.
Si la foire aux vins contribue à l’augmentation momentanée du volume de vente de vins, elle agit surtout comme un produit d’appel pour les enseignes de la grande distribution10. Attiré par l’offre vinicole, le consommateur complète son panier avec des marchandises d’autres rayons. Les marges réduites sur le vin sont ainsi compensées11.

Conseils pratiques
De nos jours, la foire aux vins a fait des émules et conquis les cavistes et sites marchands. Voici quelques conseils pour tirer parti au mieux de cette opération commerciale.
Faire l’inventaire de sa cave
Avant tout achat, il est important d’avoir une vision précise de votre cave : de quel espace physique disposez-vous pour un stockage dans de bonnes conditions ? L’équilibre actuel entre vin de garde et vin prêt à boire vous convient-il ? Certaines régions vinicoles sont-elles sous-représentées ? Cherchez-vous des valeurs sûres ou à découvrir des nouveautés ?
Définissez vos objectifs d’achat en fonction de ces éléments.
Étudier les catalogues
Les enseignes éditent un catalogue pour l’occasion. Vous y trouverez les dates officielles de l’opération, le détail des références sélectionnées et les quantités proposées. Ce catalogue12 vous servira de guide pour comparer les offres.
Quels critères détermineront votre choix ?
- la qualité du millésime,
- le nom du domaine,
- le nom du vigneron,
- le potentiel de garde,
- le prix annoncé.
La disponibilité des produits au cours de l’événement est une donnée primordiale13.
Comment décrypter l’étiquette d’un vin ?
L’étiquette d’une bouteille contient de nombreuses informations, dont certaines sont obligatoires ou facultatives mais réglementées. Un guide, édité par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), permet de comprendre les principales indications14. Depuis décembre 2023, soit le millésime 2024, les producteurs sont tenus de préciser la composition, c’est-à-dire la liste complète des ingrédients, et la valeur nutritionnelle de leur produit.
Recueillir l’avis de professionnels
De nombreux guides et sites spécialisés délivrent leurs sélections et suggestions à chaque foire aux vins. Faites-vous accompagner et conseiller si vous en ressentez le besoin.
« La foire aux vins constitue l’une des rares périodes durant lesquelles les hypermarchés soignent l’espace de vente, les aménagements et le conseil aux clients. Il s’agit (…) de jouer un rôle dans l’accompagnement du consommateur dans son éducation au goût et dans l’acquisition d’ ne expertise œnologique. »15
Vincent Chabault
Des médailles parfois trompeuses
Les médailles ne sont pas toujours de bons conseillers. Si cette distinction payante assure aux producteurs une augmentation des ventes, elle n’est pas à coup sûr un gage de qualité pour le consommateur. Compte tenu du nombre élevé de concours organisés chaque année, quantité de jurys sont constitués d’amateurs avertis et non de dégustateurs professionnels16. De plus, la législation française encadrant les concours homologués limite le nombre de primés au tiers des participants, indépendamment de la qualité du vin17. Autre dérive constatée : certains concours retirent de leur classement la médaille de bronze, jugée peu attractive18.
Toutes les médailles ne se valent pas. Prudence et discernement sont de mise et le consommateur est invité à rechercher les caractéristiques d’un concours avant de se laisser guider par l’attribution d’une médaille.
Participer aux soirées dégustation
Certaines enseignes proposent des soirées dégustation, généralement la veille du lancement de l’opération. Ces soirées inaugurales offrent la possibilité de goûter les vins que vous avez présélectionnés et d’en découvrir d’autres. Elles sont souvent réservées aux clients privilégiés.

Au moment de l’achat
Les connaisseurs n’attendent pas pour profiter des meilleures affaires. Réalisez vos achats le plus tôt possible, dans les premiers jours (voire les premières heures) de l’opération que ce soit en boutique physique ou en ligne.
Si vous vous rendez en magasin, apportez le catalogue. Il servira de référence pour vérifier la conformité avec les prix affichés.
Privilégiez l’achat de caisses pleines et fermées. Ainsi, le vin n’aura pas été exposé à la lumière.
Une ambiance festive
Étymologiquement le terme « foire » émane du latin « feriae » (jour de fête, de repos), car ces rassemblements se tenaient à l’origine lors de journées de fête19. La foire se distingue du marché par sa moindre fréquence (bisannuelle, annuelle, semestrielle), la qualité et la rareté des objets présentés et son caractère exceptionnel. C’est aussi un événement festif20.
Les foires aux vins locales sont historiquement plus présentes en Bourgogne, Alsace, Rhône que dans le Bordelais ou le Languedoc-Roussillon. Selon toute vraisemblance, cette disparité s’expliquerait par l’organisation professionnelle propre à chaque territoire21. La mutualisation des forces pour organiser des événements commerciaux est moins cruciale pour les régions disposant déjà de grandes coopératives et de maisons de négoce installées.
La foire aux vins de Colmar
La foire aux vins de Colmar ou Foire aux vins d’Alsace (surnommée « FAV ») est la troisième foire de France après Paris et Marseille. Elle associe foire commerciale et gastronomique et festival musical.
Conçue comme levier de promotion des vins alsaciens pour conquérir le marché allemand dès 190422, la manifestation ne voit le jour que le 14 mai 1927. Sa première édition est organisée dans l’ancienne douane (Koïfhus) de Colmar. Suspendu pendant la Seconde Guerre mondiale, l’événement reprend en 1948. Au fil du temps, des spectacles animent la foire commerciale.
La prochaine Foire aux Vins d’Alsace aura lieu :
- du vendredi 25 juillet au dimanche 3 août 2025
- du vendredi 24 juillet au dimanche 2 août 2026 (estimée)
- du vendredi 23 juillet au dimanche 1er août 2027 (estimée)
Autres salons et foires aux vins
Pour découvrir en un seul lieu les vins de tout le territoire français, vous pouvez participer aux foires marchandes nationales.
- le salon des vignerons indépendants (plusieurs dates en france)
- Vinifrance (plusieurs dates en france)
- le salon vinomedia (plusieurs dates en france)
- le SAVIM (Marseille)
Références
Arnaud Delamarre et Louis Dupont, « Nouveaux cavistes et gentrification : spatialisation des discours et paysages commerciaux locaux », Belgeo [En ligne], 3, 2024, mis en ligne le 22 mai 2024
« Leclerc innove encore pour les 50 ans de sa foire aux vins », par Jacques Bertin, Rayons Boissons, mis en ligne le 18 avril 2023. Comme le précisent Arnaud Delamarre et Louis Dupont (op. cit.), dans les années 1960, un caviste est un établissement où sont vendues des boissons alcoolisées à consommer sur place ou à emporter. Y sont proposés des petits vins bon marché « en vrac » vendus en cubitainers ou en bouteilles.
« Leclerc innove encore pour les 50 ans de sa foire aux vins », par Jacques Bertin, op. cit
Il s’agit de vins de producteurs et de vins issus de la gamme UDP [Union des producteurs de Saint-Émilion]. Voir : Entretien avec Antoine Polard et Raymond Berthy, par Rayon Boissons, lors des Ateliers du Vins 2013, co-organisés avec les Éditions Dauvers.
« Il y a 40 ans, E. Leclerc inventait les foires aux vins », Histoire et archives E. Leclerc, mis en ligne le 30 novembre 2021
« Comment la Bretagne a inventé la foire aux vins il y a 50 ans », par L.L. avec AFP, Le Point, mis en ligne le 17 septembre 2023
Entretien avec Antoine Polard et Raymond Berthy, par Rayon Boissons, op. cit.
Raymond Berthy évoque des chapiteaux d’une superficie de 600 mètres carrés.
« Comment la Bretagne a inventé la foire aux vins il y a 50 ans », op. cit.
Stéphane Olivesi, « De la foire rurale au salon international », Revue française des sciences de l’information et de la communication, 16, 2019, mis en ligne le 1er mai 2019
Jean-Marie Cardebat, « À qui profitent vraiment les foires aux vins ? », The Conversation, publié le 11 septembre 2023
Laure Gasparotto, « Foires aux vins : »Il faut décortiquer les catalogues” », Le Monde, publié le 5 septembre 2018
Fiche pratique « Foires aux vins », Ministère de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, publiée le 19 septembre 2022
« Étiquettes de vin : comment s’y retrouver ? Comprendre les principales indications pour mieux choisir », par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, édité en septembre 2022
Chabault Vincent, « Chapitre XV. Étancher sa soif d’authenticité : la foire aux vins », in Éloge du magasin : Contre l’amazonisation, Gallimard, 2023. p. 125-131
« Foires aux vins : faut-il se fier aux médailles ? », par Patricia Chairopoulos, 60 Millions de consommateurs, publié le 16 septembre 2022
« Vins médaillés : la DGCCRF vous explique », par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, mis en ligne le 2 octobre 2023
« Que valent les médailles sur les bouteilles de vin ? », Chez le caviste, consulté le 5 février 2025
Albert Dauzat, Dictionnaire étymologique de la langue française, Paris, Larousse, 1938, 884 p.
Une dimension péjorative est associée au terme (une forme de tumulte, confusion, voire débauche). Lire Michel Rousseau, « Les foires et marchés », Ethnozootechnie, n° 35. In: Bulletin de l’Académie Vétérinaire de France, tome 138, 2, 1985. pp. 230-233.
Stéphane Olivesi, op. cit.
Série « La foire aux vins d’Alsace : une foire pas ordinaire », par Pierre Nuss, iciAlsace (FranceBleu), épisode diffusé et mis en ligne le 21 juin 2024