Vendredi 13 2024, 2025 et 2026 - Date et origine

Dates du vendredi 13

Le vendredi 13 est prévu aux dates suivantes :

La date est variable, chaque année entre un et trois vendredi 13 ont lieu. Par coïncidence, le 13 du mois a plus de chance de tomber sur un vendredi que tous les autres jours. La différence est de l'ordre 0,12% par rapport au jeudi 13, qui est le moins commun.

Si vous tremblez de peur chaque jeudi 12 au soir et que le lever de soleil le samedi 14 vous redonne le sourire, vous êtes sûrement paraskevidékatriaphobe1. Paraske-quoi ? Paralysés par le vendredi 13, angoissés à l'idée de croiser un chat noir ou de passer sous une échelle ce jour-là. Mais pourquoi le vendredi 13 au juste ?

Les mystérieuses origines du vendredi 13

La particularité de ces jours est d'associer deux symboles de malchance : le vendredi et le chiffre 13. Il est impossible d'établir avec certitude l'émergence de cette association comme singularité dans nos calendriers.

La crainte du chiffre 13

Les superstitions du vendredi 13 sont nombreuses, les certitudes sur ses origines le sont moins. Bien avant que Jason Voorhees déchaîne sa folie sur les campeurs de Crystal Lake dans la série de films « Vendredi 13 », nombreuses étaient les civilisations à craindre le 13.

Dans l'Antiquité, Grecs et Romains vénéraient le chiffre 12. Douze est un chiffre parfait : 12 comme 12 dieux, 12 tribus d'Israël, 12 travaux d'Hercules, 12 constellations, 12 signes du zodiaque, 12 heures le jour et 12 heures la nuit2. En revanche, ils ont le chiffre 13 en horreur : il vient perturber l'ordre et l'harmonie suscités par le 12. Même ressenti chez les chrétiens. Jésus a partagé son dernier repas, la Cène, avec ses 12 apôtres : ils étaient donc 13 à table. Crainte similaire dans la mythologie nordique, les Vikings redoutaient le 13 depuis que le dieu Loki, 13e arrivé à la fête d'Odin, tua le dieu Balder d'une flèche en plein cœur. On associe ainsi le chiffre 13 à de la malchance, en particulier à table.

Vendredi, jour maudit

Vendredi est également réputé pour porter malheur : Jésus fut trahi par Judas et crucifié un vendredi. Aux États-Unis et en Angleterre, c'est le jour des pendus, c'est-à-dire des exécutions publiques, tandis qu'au Moyen-âge, la nuit du vendredi était celle des sorcières. Certaines interprétations bibliques placent à vendredi la consommation du fruit défendu, ou le meurtre d'Abel par son frère Caïn3.

Au Moyen-Âge, l'arrestation des Templiers a lieu le vendredi 13 octobre 1307, une journée qui laissera des traces dans l'Histoire du pays. Les Templiers forment alors un Ordre puissant censé protéger les pèlerins dans leur voyage jusqu'en Terre sainte. Ces chevaliers religieux sont craints pour leur force et leur détermination. Pourtant, un jour d'automne de l'an de grâce 1307, Philippe le Bel, roi de France, ordonne l'arrestation des Templiers. Le motif : il redoute la montée d'une organisation puissante qu'il juge criminelle et qui menace la légitimité de son pouvoir. Des dizaines de templiers sont torturés, d'autres sont brûlés vifs4.

L'union des symboles

L'association des deux symboles du malheur font des vendredis 13 des jours de « super malchance » pour certains, et évidemment un jour de super chance pour les autres.

Dans la marine, prendre la mer un vendredi 13 était synonyme de malheur au XVIIe siècle et avant, comme le rapporte Colbert dans ses courriers adressés à Louis XIV. En effet, le ministre rapporte que les équipages d'une escadre royale refusèrent de un ordre d'appareillage pour ce motif. Colbert écrivit alors :

Comme tout retard peut apporter beaucoup de préjudice au bien de son service, Sa Majesté m'a ordonné de venir dire qu'elle veut que vous examiniez les moyens d'oster ce scrupule de l'esprit des matelots.

À l'opposé, on retrouve des invitations à jouer à la loterie nationale, instaurée en 1933, ou à des loteries étrangères dans Le Petit Parisien du vendredi 13 avril 1934, ou dans l'Ouest-Éclair du 13 août 1937. Dans le journal L'Œuvre du samedi 14 mai 1938, on peut lire :

Pour les vendeurs de billets de loterie, il n'y a aucun doute, le vendredi 13 est un jour faste. Ils nous l'ont bien montré hier. Si l'on en juge par la foule des « clients » qui se pressaient devant leurs petites boutiques, ils ont dû faire une recette honorable. La seule petite difficulté était que tous demandaient, naturellement, un billet se terminant par le nombre 13. Pendant qu'on y est, pourquoi ne pas mettre toutes les chances de son côté?...

Annonce pour la loterie de la maison du poilu de Genève, tirée le 1er juin 1934. <br />Le Petit Parisien, page 5, 13 avril 1934 <a href="https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k628061b/f5.item.zoom">Archive Gallica BNF</a>.
Annonce pour la loterie de la maison du poilu de Genève, tirée le 1er juin 1934.
Le Petit Parisien, page 5, 13 avril 1934 Archive Gallica BNF.
Annonce pour la Loterie Nationale tirée le 28 août 1937. <br />L'Ouest-Éclair, page 6, 13 août 1937 <a href="https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k660982z/f6.item.r">Archive Gallica BNF</a>.
Annonce pour la Loterie Nationale tirée le 28 août 1937.
L'Ouest-Éclair, page 6, 13 août 1937 Archive Gallica BNF.

Bonheur ou malheur : comment vit-on le vendredi 13 ?

Si la plupart des personnes n'observe pas de coutume particulière en ces journées, difficile de passer à côté de la nouvelle tant elle est relayée dans les médias ou dans l'espace public. Au XIVe siècle, beaucoup de Français redoutaient ce jour, comme le rapporte Émile Bergerat, sous le pseudo Caliban, dans Le Figaro du jeudi 12 avril 1888. L'influence superstitieuse de cette journée influence quiconque, comme le rapporte la spécialiste du comportement Jane Risen3 du fait de son existence même, le vendredi 13 nourrit notre prudence et renforce notre observation à des événements sans intérêt.

En France, le vendredi 13 peut être synonyme de bonheur. On trouve en première page de L'Ouest-Éclair du vendredi 13 avril 1934 un éloge ce jour, ainsi que des amulettes porte-bonheur ! Depuis 1991, les Français tentent leur chance au Super Loto du vendredi 13 de la Française des jeux. Les cagnottes peuvent atteindre plusieurs millions d'euros.

Des habitudes bien différentes selon les pays

La peur du vendredi 13 ne touche pas tous les pays. Malgré une symbolique religieuse et culturelle commune, le vendredi 13 semble épargner certains voisins de la France. En Italie, par exemple, on craint plus le 17 que le 13. Pourquoi ? Parce que XVII, 17 en chiffres romains, est l'anagramme de VIXI, le mot latin pour « j'ai vécu ». Le 17 est ainsi directement associé à la mort !

En Espagne, c'est le mardi 13 et non le vendredi 13 qui cause des sueurs froides. En espagnol comme en français, mardi est le jour de Mars, dieu romain de la guerre. Comment rester serein face à un tel présage ? Beaucoup plus loin, à Pékin, c'est le chiffre 4, proche du mot chinois pour mort, qui fait trembler. Le 13 à l'inverse, est symbole de vie et de joie ! Aucune raison pour l'Empire du Milieu de craindre le vendredi 13.

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