Calendrier et date de la Fête de la Victoire 2024, 2025 et 2026

Dates de la Fête de la Victoire

La Fête de la Victoire est prévue aux dates suivantes :

La date est fixe. Chaque année, elle a lieu le 8 mai.

Pourquoi le 8 mai est un jour férié ?

Edition spéciale du journal "France-Soir" du 8 mai 1945.
Edition spéciale du journal "France-Soir" du 8 mai 1945. Musée Carnavalet - Histoire de Paris - Paris Musées - 2004.323 (CC0 1.0 Universal)

Le 8 mai est un jour férié symbolisant la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe1, célébrant ainsi la victoire des Alliés. La date fait écho à la capitulation allemande, qui a fait l’objet de deux actes : un premier, signé le 7 mai 1945 à Reims, fixant la fin des combats au 8 mai à 23 h 01 ; un second ratifié à Berlin le 8 mai 1945.

L’annonce de la victoire au peuple français est réalisée dans un discours radiophonique du général de Gaulle diffusé le 8 mai à 15 heures.

Déclaré férié en France le 20 mars 1953, ce jour fait l’objet de diverses modifications législatives. Depuis 1981 (en vertu de la loi n° 81-893 du 2 octobre 1981), le 8 mai est reconnu comme fête légale fériée.

Origines du 8 mai

La célébration de la fête de la victoire de 1945 connaît de multiples changements au cours du temps. Les autorités sont tiraillées entre la volonté de célébrer la victoire contre le nazisme et de rendre hommage aux morts, et le souhait de ne pas instaurer une nouvelle journée chômée dans un contexte de relance économique.

Une célébration tantôt fixe, tantôt mobile

Une gerbe est déposée devant le monument aux morts.
Une gerbe est déposée devant le monument aux morts. Isabelle Blanchemain / CC-BY 2.0

Le 7 mai 1946, le président du Gouvernement provisoire de la République Félix Gouin promulgue la loi n° 46-934 fixant la date annuelle de la commémoration de la victoire. Composée d’un article unique, elle établit que « la commémoration de la victoire remportée par les armées françaises et alliées le 8 mai 1945 » sera célébrée le 8 mai sous réserve qu’il s’agisse d’un dimanche ; dans le cas contraire, la cérémonie sera mobile et reportée au dimanche suivant2.

C’est donc le dimanche 12 mai 1946 qu’ont eu lieu les premières cérémonies en souvenir du 8 mai. À l’instar du 11 novembre, fête de la victoire et de la paix, les associations d’anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale boycottent les cérémonies différées.

La commémoration de la victoire est célébrée pour la première fois à la date exacte du 8 mai, et non le dimanche suivant, en 1953. En vertu de la loi du 20 mars 19533 signée par le président de la République Vincent Auriol, le 8 mai devient un jour férié, mais non chômé.

En 1959, sous la présidence de Charles de Gaulle, un décret supprime le caractère férié du 8 mai.

« Il n’apparaît pas indispensable de lier à une date rigoureusement déterminée la célébration de la victoire des Alliés sur l’Allemagne. […] La commémoration à la date du 8 mai aboutit à multiplier le nombre des jours fériés durant le courant de ce mois, au préjudice non seulement de l’activité nationale, mais aussi de certaines catégories de travailleurs4. »
Gouvernement Michel Debré (avril 1959)

Dès lors, le report de la commémoration au premier dimanche suivant la date 8 mai est de nouveau en usage. Afin de permettre la bonne application des nouvelles applications, un délai est octroyé. Elles deviennent effectives en 1960.

Des cérémonies sont organisées dans toute la France pour célébrer la capitulation du 8 mai 1945.
Des cérémonies sont organisées dans toute la France pour célébrer la capitulation du 8 mai 1945. CLAUDE PERSO / CC-BY-SA 2.0

En 1965, à l’occasion du vingtième anniversaire de la victoire de 1945, une dérogation est accordée et la journée du 8 mai est exceptionnellement déclarée fériée (décret du 1er avril 1965).

Un ajustement s’opère en 1968. En vertu du décret n° 68-55 du 17 janvier 1968, la victoire remportée par les armées françaises et alliées le 8 mai 1945 sera commémorée « chaque année, à la fin de sa journée anniversaire ». La commémoration a donc bien lieu à la date précise, mais elle se déroule en fin de journée, après le temps de travail.

Suppression surprise

En 1975, la veille du trentième anniversaire de la capitulation allemande, le président de la République Valéry Giscard d’Estaing annonce dans un courrier adressé aux membres du Conseil européen des Neuf, la suppression de toute célébration officielle de commémoration du 8 mai. Les associations d’anciens combattants, résistants, déportés et victimes de guerre s’insurgent contre le souhait du président de renforcer l’amitié franco-allemande au détriment du devoir de mémoire.

« La décision que j’ai prise concernant le 8 Mai, ça n’est pas de supprimer le fait que tous ceux qui ont été touchés par les événements du 8 mai, dont je fais partie, se souviendront de cet événement, c’est le fait qu’il y ait une commémoration nationale. J’ai fait le trajet de l’Élysée à l’Arc de triomphe, […] il n’y avait personne. J’ai donc supprimé la commémoration officielle d’une fête qui n’avait plus de commémoration publique.5 »
Valéry Giscard d’Estaing à RTL (mai 1975)

Lutte parlementaire

Un bras de fer parlementaire s’engage et les propositions afin de rétablir la journée de commémoration se multiplient6. Une proposition de loi, présentée par René Touzet, tendant à déclarer le 8 mai jour férié, est déposée au Sénat en juin 19787. Un an plus tard, le Sénat adopte l’insertion « après le quatrième alinéa, d’un alinéa “— le 8 mai” » à l’article L. 222-1 du code du Travail listant les jours fériés légaux.

Le 8 mai est officiellement rétabli comme jour férié légal, sous la présidence de François Mitterrand, en vertu de la loi n° 81-893 du 2 octobre 1981.

Célébrations du 8 mai

La commémoration de la victoire du 8 mai 1945 rappelant le sacrifice des combattants pour la liberté, est d’envergure nationale. À cette occasion, le président de la République, en présence de ses prédécesseurs, passe en revue les troupes militaires sur la place de l’Étoile à Paris. Il ravive ensuite la flamme du Soldat inconnu, inhumé sous l’Arc de Triomphe et y dépose une gerbe.

Des cérémonies commémoratives locales, en présence des autorités civiles et militaires, sont organisées. Elles s’achèvent généralement devant le monument aux morts par la pose d’une gerbe.

Des défilés aériens sont aussi programmés.

Dépôt d'une gerbe en souvenir des morts de la Seconde Guerre mondiale.
Dépôt d'une gerbe en souvenir des morts de la Seconde Guerre mondiale. CLAUDE PERSO / CC-BY-SA 2.0
Défilé de la patrouille de France pour la fête de la victoire du 8 mai.
Défilé de la patrouille de France pour la fête de la victoire du 8 mai. Falcon® Photography / CC-BY-SA 2.0

Références

  1. La fin officielle de la Seconde Guerre mondiale est marquée par la capitulation du Japon le 2 septembre 1945.

  2. Le deuxième dimanche du mois de mai est célébrée la fête nationale de Jeanne d’Arc, fête du patriotisme instaurée par la loi du 10 juillet 1920. Si le 8 mai tombe un jour ordinaire de la deuxième semaine de mai, la commémoration de la victoire est de facto reportée au dimanche suivant, jour de la fête Jeanne d’Arc. Cette configuration peut générer une confusion entre les deux célébrations ou une forme de rivalité, l’une éclipsant l’autre.

  3. La loi n° 53-225 du 20 mars 1953 est relative à la commémoration de l’armistice du 8 mai 1945. Comme le rappelle Jacqueline Lalouette, ce libellé est erroné. En effet, la capitulation allemande est sans condition, aucun armistice n’ayant jamais été signé. Lire : Lalouette Jacqueline. Jours de fête : Fêtes légales et jours fériés dans la France contemporaine. Paris, Tallandier. « Hors collection », (2010)

  4. Cf. décret n° 59-533 du 11 avril 1959 (publié dans le JO n° 0088 du 15 avril 1959).

  5. « Les déclarations du chef de l’État » (regroupement des principales déclarations des 20 et 21 mai du chef de l’État aux médias RTL, TF1 et Le Figaro), Le Monde, 22 mai 1975. Quatre motifs ont poussé Valéry Giscard d’Estaing à prendre une telle décision : le nombre de personnes ayant participé aux combats le 8 mai 1945 ou s’étant trouvées détenues dans un camp présentes lors des cérémonies du 8 mai ; la faible affluence du public sur les Champs-Élysées lors des cérémonies ; le fait que la Grande-Bretagne et les États-Unis ne fêtent pas le 8 mai ; la fréquence des fêtes et ponts au mois de mai. Lire Lalouette Jacqueline, op. cit.

  6. Andrieu Claire. « La commémoration des dernières guerres françaises : l’élaboration de politiques symboliques, 1945-2003 ». In Politiques du passé, Aix-en-Provence: Presses universitaires de Provence, 2006.

  7. Texte n° 441 (1977-1978) de M. René Touzet et plusieurs de ses collègues, déposé au Sénat le 14 juin 1978.

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