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Dates du Nouvel An
Le Nouvel An est prévu aux dates suivantes :
- lundi 1er janvier 2024
- mercredi 1er janvier 2025
- jeudi 1er janvier 2026
La date est fixe. Chaque année, il a lieu le 1er janvier.
Pourquoi le Nouvel An est un jour férié ?
Le Nouvel An est certainement la plus ancienne des fêtes. Elle est introduite pour la première fois à Babylone (Mésopotamie) dans le cadre de célébrations agraires, au printemps et à l’automne, en l’honneur de Marduk (ou Mardouk), dieu protecteur des récoltes devenu dieu patron de la cité. Associées au changement d’année, les festivités de Nouvel An babylonien, ou Akitu, s’étirent sur 12 jours en mars-avril1 et se composent de sacrifices, rituels et oracles pour l’année qui s’ouvre. Au huitième jour d’Akitu, une procession de la statue de Marduk, passant sous la porte d’Ishtar, est réalisée par les Babyloniens.
En 154 av. J.-C. (600 A.U.C, ad urbe condita), les Romains avancent le début de l’année civile du 15 mars au 1er janvier. Cette date sert désormais de repère pour l’investiture annuelle des magistrats et consuls. Le nom du mois (« ianuarius ») fait référence à Janus, dieu romain représenté avec deux têtes — dont l’une est tournée vers le passé, l’autre vers l’avenir —, allégorie des transitions, passages et portes. Mais dans la pratique, les Romains célèbrent encore la nouvelle année au mois de mars, qui acte le début du calendrier agricole (reprise des travaux des champs) et militaire (début des campagnes militaires). En 46 av. J.-C., Jules César confirme l’abolition des anciens usages avec la mise en place du calendrier julien débutant le premier janvier.
En France, la date officielle du commencement de l'année varie jusqu’au XVIe siècle2. Elle débute généralement le 25 mars, jour de l’Annonciation, ou à Pâques, dont la date fluctue entre le 25 mars et le 25 avril.
En 1563, le roi Charles IX annonce une harmonisation des pratiques dans son édit de Paris (article 59) : « Voulons et ordonnons qu’en tous actes, registres, instrumens, contrats, ordonnances, édicts, lettres tant patentes que missives et toute escripture privée, l’année commence doresenavant et soit comptée du premier jour de ce mois de janvier »3. L’édit de Roussillon promulgué le 9 août 1564 établit définitivement le début de l’année calendaire au premier janvier. Il entre en vigueur le 1er janvier 1567, mais son application ne devient effective qu’en 1568. La mesure se généralise progressivement dans le monde chrétien à partir de 1622, sous l’impulsion du pape Grégoire XV.
À la Révolution, les festivités du Nouvel an, jugées « aristocratiques »4 et emplies de superstition, sont condamnées. Constatant que le Nouvel An compte « parmi les fêtes de famille, pour la grande majorité des Français »5, Napoléon instaure une journée de chômage pour les administrations, écoles et établissements publics.
Le 1er janvier chômé est peu compatible avec les pratiques commerciales, notamment celle du « protêt faute de paiement ». Cet acte, authentifié par un officier public, doit être établi le lendemain d’un refus de paiement ; si le jour de sa rédaction est un jour de fête officielle, cette dernière est décalée au jour suivant. Pour lever toute ambiguïté entre droit et pratique dans le cadre du Nouvel An, le Conseil d’État reconnaît officiellement le 1er janvier jour légal férié par l’arrêté du 23 mars 1810.
Les étrennes du 1er janvier
Le jour de l’an est l’occasion d’offrir des étrennes. Dérivé du latin « trena », le terme désigne à la fois le présage, et le présent offert lors d’un jour de fête pour apporter un bon présage. Sa première manifestation est attribuée au roi des Sabins Tatius Sabinus à qui auraient été offertes des branches de verveine prélevées dans un bois consacré à la déesse Strenua6. Les présents sont à l’époque attribués à des instances supérieures (empereur, magistrat, etc.). L’usage s’étend rapidement au cercle intime et les proches s’offrent du miel, des dattes ou des figues. La coutume évolue et de l’argent est échangé à cette occasion.
La pratique païenne des étrennes est proscrite par l’Église. À la fin du VIe siècle, le concile d’Auxerre interdit ainsi toute participation aux « strenae diabolicae » (ou étrennes du diable) qui se déroulent aux calendes de janvier7.
Une bascule s’opère avec le temps : ce sont désormais les puissants qui offrent des présents, comme le rappelle l’expression désormais inusitée « étrenner ses domestiques ». Les étrennes deviennent une forme de récompenses en remerciement de services.
L’usage s’étend aux commerçants. Pour séduire leur clientèle, certains apothicaires du XVIe siècle remettent au goût du jour l’hypocras, les chocolats de santé ou encore l’Élixir de Garrus, qu’ils distribuent comme étrennes8.
Au XVIIIe siècle, l’Assemblée nationale interdit les étrennes distribuées aux agents de l’État. Comme le précise le décret du 27 novembre 1789 : « L’Assemblée nationale, […] considérant encore qu’il importe à la régénération des mœurs, autant qu’à l’économie des finances et des revenus particuliers des provinces, villes, communautés et corporations, d’anéantir le trafic de corruption et de vénalité qui se faisait autrefois sous le nom d’étrennes, vins-de-ville, gratifications, etc., a décrété et décrète qu’à compter du 1er décembre prochain, il ne sera permis à aucun agent de l’administration, ni à aucun de ceux qui […] exercent quelque fonction publique, de rien recevoir à titre d’étrennes […].9 »
La tradition se maintient dans le cercle privé, entre amis ou en famille. Depuis la fin du XIXe siècle, les cadeaux de Noël supplantent les étrennes.
Célébrations du Nouvel An
Le Nouvel An donne lieu en France comme dans le monde entier à une fête célébrant la fin de l’année et la nouvelle qui commence. Les festivités réunissent le plus souvent des amis le 31 décembre au soir, lors du réveillon de la Saint-Sylvestre. Au menu du repas de fête, huîtres, crustacés et foie gras sont accompagnés de Champagne. La tradition veut que les convives réalisent un décompte quelques secondes avant minuit. Aux premiers instants de la nouvelle année, ils s’embrassent (parfois sous le gui) et s’échangent leurs vœux de bonne année. Grâce aux DOM-TOM, la France couvre 12 fuseaux horaires et devient maître dans l’art de célébrer le Nouvel An.
D’autres festivités célèbrent la nouvelle année : Roch Hachana dans le Judaïsme, Ra’s as-Sana dans l’Islam ou le Nouvel An chinois.
Références
Découvrir Babylone. La ville des dieux : le dieu Marduk. Collection Archéologie.culture.fr
Calendrier, usages et remaniements, France Archives, Portail national des archives, mise en ligne le 14 décembre 2023
Alexandre Lenoble, « Note sur l’édit de Paris de 1563 », Bibliothèque de l’École des chartes, 1841, 2, pp. 286-288
Lalouette Jacqueline. Jours de fête : Fêtes légales et jours fériés dans la France contemporaine. Paris, Tallandier. « Hors collection », (2010)
Lalouette Jacqueline, op. cit.
« Les fêtes. Quelques champs sémantiques éclairés par l’histoire de la langue », par Françoise Argod Dutard. Odysseum, Ministère de l'Éducation nationale. Article mis en ligne le 25/02/2020.
Dictionnaire de l’Académie française, « Dire, ne pas dire : Étrennes », article mis en ligne le 09/01/2018
Bonnemain Bruno, « L’origine des étrennes ». Compte-rendu de Poussier Alfred, « Les apothicaires et les étrennes », 1912, dans Revue d’histoire de la Pharmacie, 2011, 371, pp. 391-392
Décret du 27 novembre 1789 concernant les étrennes, in Archives parlementaires de 1787 à 1860 - première série 1787-1799, tome X, Paris, Librairie administrative P. Dupont, 1878, pp. 269-270