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Dates de la Fête de l'Armistice
La fête de l’Armistice est prévue aux dates suivantes :
- lundi 11 novembre 2024
- mardi 11 novembre 2025
- mercredi 11 novembre 2026
La date est fixe. Chaque année elle a lieu le 11 novembre.
Pourquoi le 11 novembre est un jour férié ?
Le 11 novembre est un jour férié au cours duquel est célébrée « annuellement la commémoration de la victoire et de la paix » (selon la loi du 24 octobre 1922). La date correspond au jour anniversaire de l’armistice de la Première Guerre mondiale, signé le 11 novembre 1918 en forêt de Compiègne et marquant la suspension provisoire des combats contre l’Allemagne1.
Depuis 2012, le 11 novembre est aussi une journée de commémoration de tous les morts pour la France.
Origines du 11 novembre
Au sortir de la Première Guerre mondiale, la France compte près de 1,3 million de soldats morts pour la France2 et 3 millions de blessés sur les 8 millions d’hommes mobilisés. Partagée entre la joie de la victoire et le deuil national, la Nation cherche comment fêter cet événement tout en rendant hommage à ses hommes morts au combat.
Cérémonies les 1er ou 2 novembre
L’année suivant l’armistice, deux temps forts rappellent le sort des soldats de la Grande Guerre : le défilé de la victoire du 14 juillet, moment de grande ferveur populaire au cours duquel un hommage est rendu à tous les combattants, morts et vivants ; le 2 novembre, jour des Morts dans la tradition chrétienne, lors de cérémonies familiales plus intimes. Le 11 novembre 1919, jour anniversaire du cessez-le-feu, une seule cérémonie officielle est organisée, dans la chapelle des Invalides.
Conscient de la nécessité d’instaurer un rendez-vous mémoriel, le Sénat vote en 1919 une proposition de loi relative à « la commémoration et la glorification des morts au cours de la Grande Guerre ». Selon son article 6, une cérémonie annuelle sera organisée le premier novembre pour commémorer les hommes tombés au combat. La date choisie coïncide avec le jour férié de la Toussaint3.
Si le statut chômé de la fête de tous les saints facilite l’organisation de cérémonies, la notion d’espérance et de joie rattachée à cette fête chrétienne est jugée inconvenante4. Le texte est modifié en conséquence et assouplit les modalités d’organisation : « Tous les ans, le 1er novembre ou le 2 novembre, une cérémonie sera consacrée dans chaque commune à la mémoire et à la glorification des héros morts pour la patrie. » Le 2 novembre, jour de la fête des Morts, n’est pas pour autant déclaré férié.
Votée le 25 octobre 19195, la loi octroie notamment des subventions aux communes souhaitant ériger des monuments aux morts. Plus de 30 000 sont ainsi édifiés sur le territoire entre 1920 et 1925. Y figurent les noms des morts pour la France étant nés ou ayant domicilié en dernier lieu dans la commune concernée.
Souvent précédées de cérémonies religieuses en lien avec la Toussaint ou la fête des Morts, les commémorations des 1er et 2 novembre sont des célébrations à l’échelle locale. Elles sont organisées par les municipalités avec le soutien d’organisations civiles et militaires. De leur côté, les anciens combattants organisent parallèlement leurs propres cérémonies, non officielles, le 11 novembre.
1920 : une célébration hybride
En 1920, la République fête son cinquantième anniversaire. Le gouvernement fixe sa célébration au 11 novembre, le même jour que celle en hommage aux disparus de la Grande Guerre. La journée est exceptionnellement déclarée fériée pour l’année en cours.
Les deux cérémonies s’enchevêtrent. La châsse renfermant le cœur de Léon Gambetta et le cercueil contenant la dépouille d’un soldat non identifié mort au champ d’honneur se rejoignent au sein d’un même cortège parisien. Le premier char regagne le Panthéon pour y translater le cœur du père fondateur de la IIIe République, le second, l’Arc de Triomphe pour y inhumer un « poilu » anonyme, le Soldat inconnu6.
Pérénnisation
Le 11 novembre 1920, décrété jour férié, crée un précédent dans les esprits. La population s’attend à une reconduction de la célébration chaque année. En réaction, un projet de loi établissant que « le 11 novembre, anniversaire de la victoire de la France et de ses alliés, est déclaré jour férié » est soumis aux députés. Le débat se cristallise autour d'un éventuel report de cette journée chômée au dimanche suivant. À la vision d’une date historique devant être sacralisée s’oppose celle d’une France en reconstruction ne pouvant priver les anciens combattants d’une journée de travail.
Allant à l’encontre de la disposition adoptée par les députés7, le Sénat promulgue une loi actant un système de report. Ainsi, selon la loi du 10 novembre 1921, « la République française célèbre annuellement l’anniversaire du 11 novembre, fête de la victoire et de la paix. Cette fête sera célébrée le 11 novembre si c’est un dimanche, ou, dans le cas contraire, le dimanche suivant. »
La mesure suscite une vague de protestations au sein des associations d’anciens combattants. À la suite d’un long processus de discussions, une nouvelle loi est promulguée et celle de 1921 est abrogée.
En vertu de la loi du 24 octobre 1922, la fête de la victoire et de la paix est célébrée le jour de l’anniversaire de l’armistice, et le 11 novembre est reconnu comme jour férié légal.
Généralisation de l’hommage
Depuis la loi du 28 février 2012, l’hommage rendu le 11 novembre aux héros de la Grande Guerre est élargi à tous les morts pour la France. Sont concernés les morts pour la France civils ou militaires, d’hier, d’aujourd’hui et de demain, quel que soit le conflit concerné.
Célébrations du 11 novembre
Le 11 novembre est une journée de commémoration nationale dont l’organisation est assurée par le ministère de la Défense. En mémoire des anciens combattants, trompettes, clairons et autres cuivres résonnent dans les villes pour annoncer la cérémonie d’hommage se tenant devant le monument aux morts.
En marque de respect, une fleur de bleuet, dont la couleur rappelle la tenue bleue des poilus, est arborée sur le revers de veste.
Chaque 11 novembre, un hommage est rendu au soldat inconnu, symbole des corps non identifiés à cette époque, qui est enterré sous l’Arc de triomphe à Paris.
Deux minutes de silence sont traditionnellement respectées à 11 heures, moment où l’armistice a été rendu effectif.
Références
L’armistice est reconduit à plusieurs reprises. La fin de la guerre est officiellement actée avec le traité de Versailles, signé le 28 juin 1919.
Issu d’une volonté d’honorer et de glorifier les morts aux combats, le statut de « mort pour la France » est créé dès juillet 1915.
La Toussaint est un jour férié depuis 1802.
Lalouette Jacqueline. Jours de fête : Fêtes légales et jours fériés dans la France contemporaine. Paris, Tallandier. « Hors collection », (2010)
Lire aussi : Julien Élise, « Commémorer les morts de la Grande Guerre le 1er novembre ? La loi du 25 octobre 1919 et sa postérité », Université de Lille - Souvenir Français, publié en octobre 2016
Le Soldat inconnu est réellement inhumé sous la voûte de l’Arc de Triomphe le 28 janvier 1921, lors d’une cérémonie plus modeste. Une flamme souvenir, ajoutée à la sépulture, est allumée pour la première fois le 11 novembre 1923. Depuis, elle est ravivée chaque jour à 18 h 30.
Lalouette Jacqueline, op. cit.
Lire aussi
Dalisson Rémi, 11 novembre. Du souvenir à la mémoire, Paris, Armand Colin, 2013.