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Dates du Yom Haatsmaout
Le Yom Haatsmaout (Jour de l'indépendance) est prévu aux dates suivantes :
- mardi 14 mai 2024
- jeudi 1er mai 2025
- mercredi 22 avril 2026
Cette fête a lieu entre le 3 et le 6 du mois d'Iyar dans le calendrier hébreu.
Yom Haatsmaout, le « Jour de l’indépendance » de l’état d’Israël
Aussi écrit : Yom Haʿatzmaout.
La commémoration annuelle de l’indépendance de l’état d’Israël est célébrée depuis 1949 entre le 3 et le 6 Iyar, une date qui tombe au mois d’avril ou de mai du calendrier grégorien. Fête nationale israélienne, sa dimension religieuse est débattue, et son observance donc très variable d’une communauté à une autre.
La fête nationale israélienne
L’indépendance de l’état d’Israël a été proclamée le 14 mai 1948 – date qui correspondait cette année-là au 5 du mois d’Iyar dans le calendrier hébraïque ‒ soit quelques heures avant l’expiration du mandat que les Britanniques exerçaient sur la Palestine depuis 1923 suite à la dislocation de l’empire ottoman.
Dès l’année suivante, l’assemblée israélienne (en hébreu, Knesset) vota une loi qui conférait le statut de fête nationale à la date anniversaire de la déclaration d’Indépendance suivant le calendrier hébraïque1. Comme les fêtes juives les plus solennelles, le Jour de l’indépendance débute à la tombée de la nuit dans la soirée du 4 Iyar et se poursuit jusqu’au coucher du soleil le jour suivant.
Un prélude : Yom Hazikaron en l’honneur des combattants défunts
La veille du Jour de l’indépendance2 est d’abord observé un « Jour du souvenir » en mémoire des combattants morts lors de la guerre d’indépendance israélienne ainsi que de tous les soldats israéliens tombés depuis cette date sur le champ de bataille et des victimes du terrorisme. Pendant 24 heures, tous les magasins et lieux de divertissements sont fermés.
À deux reprises, le 3 Iyar à 20h et le 4 Iyar à 11h, une sirène retentit à travers tout le pays. La population observe alors deux minutes de silence et suspend son activité : le trafic routier en particulier est à l’arrêt. Des prières publiques sont récitées dans les cimetières militaires en présence des soldats d’active. Les différentes chaînes de télévisions et stations de radio diffusent des programmes consacrés aux actions glorieuses des soldats défunts, tandis que dans les écoles, on honore les anciens élèves tombés au combat.
Une cérémonie officielle accompagnée de multiples festivités
Dès le coucher du soleil dans la soirée du 4 Iyar, à Jérusalem, le drapeau israélien du cimetière militaire du mont Herzl, qui avait été mis en berne pour le Jour du souvenir, est à nouveau hissé en haut du mât. Les autorités politiques du pays – le chef d’état, le Premier ministre ou le président de la Knesset ‒ prononcent un discours de remerciement aux différentes unités des forces armées qui défilent avec leurs étendards3. Des performances artistiques sont également proposées et, lors d’une cérémonie nommée hadlakat masuot, 12 torches, représentant symboliquement les 12 tribus bibliques d’Israël, sont allumées par 12 citoyens choisis pour leur action exemplaire dans différents domaines. Dans de nombreuses villes israéliennes, les rues sont piétonnisées, des spectacles et des feux d’artifice sont organisés.
Dans la journée du 5 Iyar, le président israélien remet traditionnellement des décorations militaires et l’armée ouvre certaines de ses bases militaires au public. Le même jour ont lieu différents événements culturels majeurs du pays, notamment le concours biblique mondial (Hidon HaTanakh), une compétition de connaissance la bible hébraïque destinées aux collégiens et lycéens ainsi que la remise des Prix Israël, la plus haute distinction culturelle et scientifique du pays. Les habitants ont quant à eux coutume de décorer leur logement de drapeaux israéliens et d’organiser des pique-niques à cette occasion.
Le débat sur la dimension religieuse du Jour de l’indépendance
En 1951, la décision du grand rabbinat israélien de conférer au Jour de l’indépendance le statut de fête religieuse mineure a engendré de nombreuses oppositions et déclenché un intense débat sur la nature de la fête, lequel n’est toujours pas résolu4. En conséquence, les pratiques religieuses qui lui sont associées varient considérablement. Dans les synagogues israéliennes dépendant du grand rabbinat, beaucoup récitent à cette occasion le Hallel, un ensemble constitué des Psaumes 113 à 118 et qui caractérise la liturgie des grandes fêtes de réjouissances de la Torah5 ; à l’inverse, d’autres rituels, comme la récitation de la bénédiction traditionnellement associée au Hallel, restent peu répandus.
Dans les communautés appartenant au mouvement dit du « sionisme religieux »6, une liturgie spécifique a été élaborée pour le Jour de l’indépendance : elle combine des éléments empruntés à d’autres fêtes juives, notamment Pessah7, Hosanna Rabba8, Roch Hachana9 et Hanoucca10. Les communautés dites « massorti »11 procèdent quant à elles à une lecture publique d’une section12 de la Torah13 lors d’un office synagogal, comme c’est le cas lors de la célébration des fêtes juives14.
L’observance du Jour de souvenir et du Jour de l’Indépendance dans les communautés juives en dehors d’Israël
En conséquence de ces dissentions, le statut du Jour de l’indépendance est également très contrasté dans les communautés juives vivant en dehors d’Israël. Suivant le courant auxquels elles appartiennent, les congrégations insèrent des prières spéciales dans l’office, célèbrent des offices spécifiques ou n’accomplissent aucun rituel particulier. En revanche, le jour de la fête est souvent l’occasion pour les institutions et associations juives d’organiser des manifestations culturelles et festives indépendantes de la liturgie synagogale.
Une date fréquemment décalée
Bien que la déclaration d’indépendance de l’état d’Israël ait été proclamée le 5 Iyar de l’année 1948, sa commémoration annuelle n’a lieu à la même date que dans le cas où celle-ci tombe un mercredi.
En effet, pour éviter que le Jour du Souvenir ou que le Jour de l’Indépendance ne tombe un jour de sabbat15, il a été décrété que, les années où le 5 Iyar tomberait un vendredi ou un samedi, la fête serait célébrée le jeudi précédent (le 3 ou le 4 Iyar) tandis que, les années où le 5 Iyar tomberait un lundi, la fête serait célébrée le lendemain mardi 6.
Maureen Attali
Références
Voir la traduction anglaise du texte de la loi, disponible sur le site internet de la Knesset et consultable à l’adresse suivante https://www.knesset.gov.il/holidays/eng/independence_day_law_eng.htm
Soit depuis la tombée de la nuit dans la soirée du 3 Iyar jusqu’au coucher du soleil le 4 Iyar.
De 1948 jusqu’à 1973, une parade militaire de grande ampleur se déroulait dans l’après-midi du 5 Iyar mais celle-ci a désormais disparu.
Pour un aperçu des débats et des différentes positions, on pourra notamment se référer à l’article du rabbin Ed Snitkoff, « The Religious Status of Yom Ha’atzmaut publié sur le site myjewishlearning.com et consultable à l’adresse suivante : https://www.myjewishlearning.com/article/the-religious-status-of-yom-haatzmaut/
Sur le Hallel, voir par exemple Souccot.
Sur l’origine de ce mouvement, on pourra par exemple consulter Alain Dieckhoff, « Sionisme et judaïsme : la difficile et fragile autonomie du politique », Revue française de science politique 39/6, 1989, p. 816-828, consultable à l’adresse suivante https://www.persee.fr/doc/rfsp_0035-2950_1989_num_39_6_394449#rfsp_0035-2950_1989_num_39_6_T1_0823_0000
Il s’agit de la lecture, lors de l’office, d’un extrait du livre biblique d’Isaïe 10,32–12,6, qu’on lit lors de l’office du 2e jour de Pessah dans les communautés juives en dehors d’Israël. Sur la fête de Pessah en général, voir Pessah.
Il s’agit de la récitation du Psouqei DeZimra (« versets de chant »), un ensemble de versets bibliques notamment composé des Psaumes 100 et 145 à 150. Sur Hoshanna Rabba, le 7e jour de Souccot, voir notre article.
Il s’agit de la sonnerie du shofar ; voir Roch Hachana.
Il s’agit de la récitation de la prière Al Hanissim (« Pour les miracles ») ; voir la récitation de cette prière à Hanoucca, voir Hanoucca.
Pour une présentation des différents courants du judaïsme actuel, on pourra notamment se référer au chapitre qu’y consacre Martine Berthelot, « Approche des grands courants actuels du judaïsme religieux et laïc en Occident » dans Juifs de Catalogne et autres contributions à l’étude des judaïsmes contemporains, Presses universitaires de Perpignan, 2011 disponible en ligne à l’adresse suivante : https://books.openedition.org/pupvd/1396
Il s’agit de Deutéronome 7,12-8,18.
La Torah est l’ensemble des cinq premiers livres de la Bible – Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome – réputés écrits par Moïse.
Sur la lecture de la Torah à la synagogue lors des offices de fêtes voir Simhat Torah.
voir shabbat.